Après moultes turpitudes, ça y est, on peut le dire, l’été est revenu sur la ville. J’ai enfin pu partir à l’assaut des petites boutiques dans la rue commerçante, munie de mes lunettes de soleil géantes et de ma robe à fleurs fétiche – tu sais, ces mêmes rues que tu avais l’habitude d’aimer tellement. Il ne me manquerait qu’un chapeau, des gants blancs, et une atmosphère plus parisienne pour me sentir telle une Madame de Bovary – l’ennui et le désespoir en moins, cela va sans dire.
Je ne fais pas grand-chose de mes journées, mais pour l’instant cela me convient parfaitement : je ne sais qui du gros chat tigré du concierge, ou de moi-même, passe le plus de temps à se prélasser et à se dorer au soleil. Je parcours les rues, je hante les pavés, qui regorgent de chaleur ; les quais sont pris d’assaut par tous les touristes en quête d’un peu d’ombre et de fraîcheur. Je marche, sans but, là où le vent me porte. Je m’imbibe de chaleur et de lumière, j’ai l’impression de renaître. Je marche et je regarde en l’air pour observer le ciel bleu et les nuages : j’ai l’impression de me trouver face à une infinitude remplie de promesses. Le frisson que me provoquent les vacances d’été n’a jamais eu d’égal.
J’écoute de la musique électronique, parce que je me plais au contraste. Je passe au milieu de tous ces autres passants oisifs, ivres de cette lourde chaleur et de cette mollesse estivale, que l’on appelle chez moi le "far niente", comme tu le sais. J’aime à me demander ce qu'ils penseraient de moi, les autres, s’ils m’entendaient écouter ma musique criante, pénétrante, complètement en décalage avec mon apparente douceur et mon calme. Je me sens comme lorsque l’on se réveille après une nuit de festivités, les membres et l’esprit encore engourdis, et la tête pleine des souvenirs confus de la veille – on se sent comme dans une bulle ; on a l’impression de partager un secret, inconnu du reste du monde. "
LOLLY ¤
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Sauriez-vous, vous, expliquer pourquoi, parfois, on s'attache à quelqu'un? Je veux dire, à une personne plutôt qu'à une autre. Pourquoi, parmi le flot incessant de visages flous, confus, qui s'acheminent à la suite les uns des autres tout au long de notre vie, certains prennent le temps de s'arrêter.
Ma raison m'a tant de fois faussée en prime à ma sensation, mais je ne saurai expliquer ce qui fait que deux individus, qui en apparence n'ont rien en commun, n'ont pas la même vie, marchent parfois sur des chemins complètement différents du vôtre, se mettent à partager un bout de cette route avec vous. Quelle étrange alchimie unit deux êtres pensants et née solitaires, pour leur donner envie de baisser leur garde, et de juste un instant, qui peut parfois durer des années, d'un sourire sincère et spontané offrir leur main?
Je ne parle pas d'amour. Ou peut être d'une forme tout autre et tout évoluée des clichés. Oui, c'est sûrement une sorte d'amour, de relation supérieure entre deux êtres qui s'avoisinerait d'une relation de couple, peut être plus saine, ou peut être pas au fond. Je pense qu'à l'envers du décor, là où une relation amoureuse échoue, ce genre de relation elle peut durer bien au delà des limites de l'espace temps. Parce qu'au fond, la base de toute relation amoureuse, et avant tout une attraction physique. Ici, on parle d'attraction spirituelle.
Et si parfois on doute, on en revient à se sentir seul malgré tout, il suffirait de se pencher hors de sa fenêtre, de regarder en l'air.
Et de se dire qu'au fond, on est toujours sous le même ciel.
Je cueillerai le soir, plutôt que le jour, et j'apprécierai, je tenterai d'apprécier, la fragilité de ces instants éphémères.
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Tes baisers ont un goût sucré,
Laisse moi les savourer jusqu’à la lie,
Quand dans mon cou ils laissent une trace acidulée ;
Je les cueille à la commissure lorsque tu souris.
Tes baisers ont un goût d’absolu,
Sur mes lèvres ils scellent enfin
Cette promesse qui désormais me tient ;
Et je ferme les yeux sur un passé révolu.
J'avance, mais j'ai le vertige. Trop de pièces manquent pour parachever l'oeuvre. Mais où sont ils, tous ? Qu'en pensent ils à présent?
Ce n'est plus que poussière gisant au vent. Arrachez moi un coeur. L'air l'emporte, nous ne sommes plus que lueurs disparates dans une tâche noire...
Sais tu ce que c'est? Sais tu ce qu'il faut y faire? Je veux me voiler la face, laissez moi, prêtez moi ce drap, que je m'immole. Pourquoi c'est toujours comme ça? Un jour, j'ai cru...Souvent, j'ai perdu. Alors quelle est cette attraction morbide qui fait que tu veuilles toujours continuer, plaît il?
Je peux très bien me passer de ça.