Je cours et j’accours
Dans cette nuit vaste et légère,
Au mur le son d’une pendule
Le murmure d’un passant,
L’ouïe fine d’un présage
- tandis que je cours
Je cours et j'acclame,
Au devenir bourreau
Pour autant que l'on se damne
L'oeil gris me perce
De fond en comble, frisson à l'unisson
Grands éclats d'un miroir brisé
Au plus je cours, au plus je me perds.
J'ai le coeur fébrile et l'âme qui soubresaute.
LOLLY ¤
Mes-desirs-sont-desordre
Bang Bang ; éteins la lumière.
Samedi 10 septembre 2011 à 16:18
Mardi 6 septembre 2011 à 12:46
" Ma très chère amie,
Après moultes turpitudes, ça y est, on peut le dire, l’été est revenu sur la ville. J’ai enfin pu partir à l’assaut des petites boutiques dans la rue commerçante, munie de mes lunettes de soleil géantes et de ma robe à fleurs fétiche – tu sais, ces mêmes rues que tu avais l’habitude d’aimer tellement. Il ne me manquerait qu’un chapeau, des gants blancs, et une atmosphère plus parisienne pour me sentir telle une Madame de Bovary – l’ennui et le désespoir en moins, cela va sans dire.
Je ne fais pas grand-chose de mes journées, mais pour l’instant cela me convient parfaitement : je ne sais qui du gros chat tigré du concierge, ou de moi-même, passe le plus de temps à se prélasser et à se dorer au soleil. Je parcours les rues, je hante les pavés, qui regorgent de chaleur ; les quais sont pris d’assaut par tous les touristes en quête d’un peu d’ombre et de fraîcheur. Je marche, sans but, là où le vent me porte. Je m’imbibe de chaleur et de lumière, j’ai l’impression de renaître. Je marche et je regarde en l’air pour observer le ciel bleu et les nuages : j’ai l’impression de me trouver face à une infinitude remplie de promesses. Le frisson que me provoquent les vacances d’été n’a jamais eu d’égal.
J’écoute de la musique électronique, parce que je me plais au contraste. Je passe au milieu de tous ces autres passants oisifs, ivres de cette lourde chaleur et de cette mollesse estivale, que l’on appelle chez moi le "far niente", comme tu le sais. J’aime à me demander ce qu'ils penseraient de moi, les autres, s’ils m’entendaient écouter ma musique criante, pénétrante, complètement en décalage avec mon apparente douceur et mon calme. Je me sens comme lorsque l’on se réveille après une nuit de festivités, les membres et l’esprit encore engourdis, et la tête pleine des souvenirs confus de la veille – on se sent comme dans une bulle ; on a l’impression de partager un secret, inconnu du reste du monde. "
LOLLY ¤
Mardi 6 septembre 2011 à 12:27
Qui oserait dire se retourner sans remords
Sur des temps orageux, au présent retord
Où le doux souvenir, tel le nectar d'une fleur
Revient nous hanter et nous illusionne vainqueur?
Je suis de ces gens que peu de choses passionnent,
Et s'il en est que cette déclaration étonne
C'est qu'en tout point je vois l'Ange et la Bête
- La nuit et le jour, dans une longue fête
Se mélangent et dansent au gré de mon humeur.
Et mon amour, hélas, n'est chose aisée
Qui ne brille pas de mille et un feux sacrés,
Qui n'illumine pas, qui ne met le monde en joie ;
Il perturbe le repos du héros et le réveil de la bête.
Mon amour se consume avant qu'il ne choie.
C'est l'éclair des souvenirs que mon coeur affectionne,
Au présent comme au futur, c'est le passé qui l'empoisonne
Dans son ventre vorace, c'est un idéal qu'il transporte.
Et je suis amoureuse de ce qui fut et que le temps emporte.